Arrêter la pilule. Aujourd’hui, de plus en plus de femmes prennent cette décision, pour se simplifier encore plus la vie ou pour contrer les effets hormonaux de ce contraceptif. Comment cela se passe-t-il pour elles ?
Quels sont les effets de l’arrêt de la pilule ?
Dès l’instant où une femme ne prend plus de pilule contraceptive, ses ovaires recommencent à fonctionner. Ce qui implique parfois la résurgence des phénomènes liés à l’ovulation : des douleurs prémenstruelles, une peau plus grasse, voire un retour de l’acné (car la sécrétion de testostérone n’est plus bloquée).
Certaines femmes peuvent aussi souffrir de migraines juste avant les règles, liées à la baisse d’œstrogènes.
Par contre, la bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de perdre du poids lors de la période qui suit l’arrêt (la pilule ayant tendance à augmenter l’appétit, ne plus la prendre a automatiquement l’effet inverse). Et la libido s’améliore aussi parfois (le traitement hormonal de contraception ayant un double effet pervers dans ce domaine : il baisse le niveau d’androgènes, et empêche le pic d’œstrogènes de l’ovulation, deux phénomènes qui jouent sur la libido).
Le cycle menstruel remis en jeu
L’arrêt de la pilule peut entraîner ce qu’on appelle une aménorrhée post-pilule, ou syndrome post-pilule. Ce syndrome se manifeste par une absence de règle qui peut aller jusqu’à six mois. Il faut s’inquiéter si les règles ne sont pas revenues après neuf mois.
Des saignements intermédiaires (ou spotting), soit quelques gouttes brunâtres ou rose, sont également un signe que le taux d’hormones dans le corps n’est pas encore revenu à son état normal.
Enfin, il n’est pas rare que les cycles soient plus longs après l’arrêt, voire irréguliers (surtout pour les femmes qui présentaient déjà cette configuration au préalable). Et, de même, ils peuvent redevenir plus abondants.
Dans la plupart des cas, cependant, le cycle redevient normal immédiatement.
Aidez le corps durant la phase de transition
L’arrêt de la pilule est forcément une période de bouleversement pour le corps. Quelques compléments peuvent vous aider à mieux la traverser.
Ainsi la vitamine B6 régule l’activité hormonale en permettant le maintien de niveaux normaux d’œstrogène et de progestérone, l’huile d’onagre permet de réguler le système hormonal et la rose centifolia aide à maintenir un cycle menstruel confortable.
Pensez aussi à ce qui peut aider votre foie à éliminer les toxines, dont les œstrogènes usés. Pensez au chardon-marie, à l’artichaut, au radis noir ou au pissenlit et buvez beaucoup d’eau.
Quelles sont les alternatives à la pilule ?
Ne plus prendre de pilule n’implique pas nécessairement un désir d’enfant. Il existe de nombreux moyens de contraception, à adapter selon les habitudes de vie de chacune.
Le préservatif
Cette méthode contraceptive reste la plus utilisée. Si le plus connu est le préservatif masculin, il en existe également pour femmes. Il faut alors les placer dans le vagin avant les rapports sexuels (un anneau les maintient en place durant l’acte).
Le diaphragme
Comme le préservatif féminin, le diaphragme se place dans le vagin juste avant le rapport, pour être enlevé après ceux-ci. En latex ou en silicone, il est enduit d’un spermicide et empêche le passage des spermatozoïdes. Il est lavable et réutilisable, mais sa manipulation demande une certaine dextérité, et donc les conseils d’un professionnel avant les premières poses. La cape cervicale présente le même type de configuration.
L’anneau vaginal
Il s’agit d’un petit anneau en plastique que l’on introduit dans le vagin (comme un tampon) et qui y reste pendant 21 jours. Durant cette période, il libère des hormones pour éviter les grossesses.
Le stérilet
Le stérilet peut être avec ou sans hormones. Quand le DIU (dispositif intra-utérin) est en cuivre, il libère des ions qui vont provoquer une inflammation des parois de l’utérus et empêcher la fixation de l’ovule, même fécondé. Cependant, cette méthode peut provoquer des règles plus abondantes et douloureuses, et n’est donc pas préconisée si les menstruations répondaient déjà à ces critères au départ.
Les stérilets hormonaux, quant à eux, ne présentent pas de contre-indication et peuvent se poser chez toutes les femmes (et pas seulement celles qui ont déjà eu des enfants). Ils restent ensuite en place durant 5 à 10 ans.
L’implant
L’implant hormonal est une autre méthode contraceptive. Il se pose dans le bras, pour une durée maximale de trois ans. Durant cette période, la femme n’a plus de règles, et aucun risque de grossesse.
L’injection contraceptive
Peu connue, cette injection doit être pratiquée par un professionnel de santé. Elle introduit dans le corps des progestatifs et leur efficacité est de 8 à 13 semaines.
Le patch contraceptif
Le patch contraceptif reste une solution hormonale, mais il ne demande à être changé qu’une fois par semaine. Il se pose alors simplement sur la peau pour libérer des hormones (œstrogènes et progestatifs) synthétiques.
Les méthodes dites naturelles
Les méthodes d’observation du cycle (MOC) ne nécessitent aucun appareillage extérieur. Par contre, elles demandant de surveiller les signes de fertilité (comme la glaire cervicale, les variations de température ou la position du col de l’utérus) et d’opter pour une protection extérieure (préservatif ou diaphragme), voire pour l’abstinence les jours de fertilité.
Les interventions chirurgicales
Que ce soit la vasectomie chez l’homme ou la ligature des trompes chez la femme, cette méthode est considérée comme la plus efficace. Mais elle est définitive, raison pour laquelle plusieurs mois de réflexion obligatoires sont imposés par les professionnels de santé entre le premier rendez-vous d’information et l’intervention. Il existe également la méthode Essure : des micro-implants sont placés dans les trompes dans le but qu’un tissu cicatriciel se forme autour et les obstrue. Cette intervention se pratique avec ou sans anesthésie générale.
Et il ne faut pas oublier que les hommes peuvent aussi prendre leur part à la contraception, notamment avec des méthodes thermiques spécialement étudiées pour eux (et encore trop peu connues).