Chaque année, 60 000 femmes sont touchées par le cancer du sein en France. Durant sa vie, une femme sur huit sera concernée. Grâce aux progrès de la médecine et au dépistage du cancer du sein généralisé, le taux de survie à cinq ans est désormais de 87 %. Un chiffre qui augmente tous les ans. Plus la maladie est dépistée tôt, plus le taux de chance de succès de sa prise en charge est élevé.
Autopalpation mammaire : le bon réflexe à adopter chaque mois
La prévention grâce à l’autopalpation
Même si l’autopalpation ne se substitue pas à une visite annuelle chez un professionnel de santé, elle peut permettre un dépistage précoce de toute anomalie. Elle est réalisable par toutes les femmes, quel que soit l’âge et l’état de santé.
Très simple à pratiquer, l’autopalpation peut se faire chez soi en quelques minutes. Les médecins conseillent de la réaliser tous les mois, après la période des menstruations, quand les seins ont leur apparence habituelle.
N’oubliez pas : aucune poitrine n’est « standard » ! Chaque femme à des seins différents et l’autopalpation permet de se créer son propre repère. Le but n’est pas de constater que les seins sont « normaux » mais plutôt qu’ils sont « comme d’habitude ».
Comment pratiquer l’autopalpation ?
Étape 1
Tenez-vous debout ou assise, les bras le long du corps, dos droit, devant un miroir. L’autopalpation se fait avec le toucher, mais également avec les yeux.
Étape 2
Observez votre poitrine dans le miroir à la recherche de taches, plis, croutes, crevasses et d’écoulements anormaux au niveau du mamelon. De manière générale, recherchez tout signe qui paraît visuellement inhabituel.
Étape 3
Levez le bras gauche et utilisez votre main droite pour palper votre sein gauche. Du bout des doigts, commencer par palper le sein, de l’extérieur vers l’intérieur. Portez votre attention sur d’éventuelles masses, douleurs ou démangeaisons. N’oubliez pas d’examiner la zone entre le sein et votre aisselle. Faites la même chose pour le sein droit.
Étape 4
L’un après l’autre, pressez doucement vos mamelons. Vérifiez qu’ils ne produisent pas d’écoulement et qu’ils ne sont ni douloureux, ni enflammés, ni rétractés sur eux-mêmes.
Si vous détectez une anomalie, pas d’inquiétude ! Les pathologies peuvent être nombreuses et ne sont pas forcément d’origines cancéreuses. Seul un professionnel de santé pourra poser un diagnostic.
Se faire dépister du cancer du sein à chaque âge
Dès 25 ans, un suivi annuel tout au long de la vie
Dès 25 ans et ce chaque année, il est recommandé de faire un suivi gynécologique avec palpation par un professionnel de santé. Il peut s’agir d’un gynécologue, d’une sage-femme ou encore d’un médecin traitant. Comme pour l’autopalpation, le dépistage du cancer du sein par un professionnel vise à détecter une tumeur de manière précoce, dans le but de mieux la soigner.
L’examen en lui-même est identique à l’autopalpation, il est complétement indolore. Le gynécologue commence par réaliser un examen visuel puis palpe chaque sein. Enfin, il termine par les aisselles et les mamelons. L’examen ne dure que quelques minutes.
Aussi, lors de la consultation, il est recommandé d’apporter tous les résultats d’examens en votre possession.
Après 50 ans, une mammographie tous les deux ans
En complément de la visite annuelle chez votre gynécologue, il est recommandé de réaliser une mammographie tous les deux à partir de l’âge de 50 ans. L’examen consiste en une radiographie des seins sous rayons X à faible dose. Le rendez-vous se prend dans un cabinet de radiologie ou dans le service d’un hôpital ou d’une clinique.
La mammographie est complétée par un entretien médical et une palpation. Si une anomalie est repérée, des examens complémentaires peuvent être prescrits : IRM, ponction mammaire…
N’oubliez pas qu’un contrôle réalisé à temps peut sauver des vies. Le dépistage du cancer du sein est gratuit, sans avance de frais pour les femmes.
Le test génétique, savoir pour mieux prévenir
La prédisposition génétique : kézako ?
Saviez-vous que le cancer du sein peut avoir une origine héréditaire ? Elle ne concerne que 5 à 10% des cas. Elle est due à la mutation de l’un des deux gènes concernés : BRCA1 ou BRCA2.
Ces deux gènes participent à la réparation des lésions que l’ADN subit de manière régulière. La présence de mutations dans l’un de ces deux gènes perturbe cette fonction. Cela fait considérablement augmenter le risque de cancer du sein et de l’ovaire.
Grâce à l’oncogénétique, vous pouvez savoir si vous êtes porteuse de cette mutation. Le dépistage est possible si vous avez certaines prédispositions liées aux antécédents médicaux familiaux.
Attention, être porteur de la mutation ne se traduit pas systématiquement par l’apparition d’un cancer ! Cela veut dire qu’il y a un risque plus important d’en développer un. En présence d’altération sur les gènes concernés, le risque de cancer atteint en moyenne 60 à 70 %.
À noter que le cancer du sein lié à une origine héréditaire n’est pas plus dangereux.
Comment se déroule le dépistage génétique du risque de cancer du sein ?
Si vous n’avez pas connaissance d’une prédisposition génétique dans votre famille, la première étape consiste en une consultation avec l’oncogénéticien. Durant cette rencontre, il va estimer la probabilité du risque héréditaire. Pour cela, vous passez en revue votre arbre généalogique et retracez les antécédents de cancers dans la famille. Si le professionnel estime qu’il y a un risque avéré, il vous proposera de réaliser une prise de sang.
Si vous connaissez l’existence d’une mutation génétique, le spécialiste vous exposera les possibilités de résultats ainsi que leurs conséquences. Il proposera ensuite de réaliser l’analyse sur une personne de votre famille ayant déjà eu un cancer du sein. Elle deviendra alors le cas de « référence » pour faciliter l’analyse des résultats.
Ces analyses sont totalement prises en charge. Elles se font dans un laboratoire spécialisé. L’examen est complexe et l’analyse est réalisée par l’oncogénéticien. Les résultats peuvent prendre quelques mois à arriver, voire plus d’un an. Si la mutation est déjà connue dans votre famille, le résultat arrive en quelques semaines. Un second prélèvement est obligatoire pour contrôler les résultats.
Cette consultation est également ouverte personnes qui s’interrogent sur une éventuelle prédisposition génétique au cancer du sein et de l’ovaire.